Paysages urbains, rêves et réalité
Paysages urbains, rêve et réalité au domaine de Chamarande, jusqu’au 27 mars 2016.
Le château de Chamarande est situé en Essonne. Pour y accéder en transports en commun, rien de plus simple, RER C, arrêt Chamarande, et un peu de marche. Attention, prévoir de quoi se sustenter, rien sur place, sauf un restaurant.
Habiter est le thème de cette exposition. Pour la majorité des terriens, c’est dans un territoire urbain que nous vivons.
L’exposition « Paysages urbains, rêve et réalité » présente les réflexions de 16 photographes sur ce phénomène.
En regardant les photographies, présentées dans ce château, baigné d’une lumière d’hiver incroyable, j’ai senti que nous étions au centre du monde. En tout cas dans un écrin, éloigné et silencieux, propice à la contemplation, au recul. Dehors, un paysage typique, Français, ancré historiquement, dans la mémoire, et devant nos yeux des images contemporaines, d’un monde globalisé et urbain.
On distingue des présentations de photographies classiques, une photo présentée dans un caisson lumineux.
L’Essonne est présente dans le travail de Claire Chevrier, qui a arpenté le département et ses paysages urbains d’avant garde des années 60 70.
J’ai trouvé le travail d’Eric Baudelaire remarquable. « Déplacement de site ». Dans une pièce, deux projecteurs de diapositives, deux regards qui se croisent, une correspondance. Eric Baudelaire a fait des photos à Clermont Ferrand, sur un ancien site Michelin. Il a envoyé ses images à un photographe indien vivant là où les usines vont être installées, en lui demandant de faire écho. Le résultat est saisissant. Au delà des questions économiques, sociales que pose cette délocalisation, il me semble que le résultat est graphiquement et humainement pertinent.
De plus, j’avoue que l’idée que deux photographes nouent un dialogue avec leurs images me paraît une proposition séduisante.
André Mérian présente le résultat de regards croisés autour des principaux ports du bassin méditerranéen que sont Alexandrie, Gênes, Izmir, Marseille, Tanger, Thessalonique et Valence.
Plus à l’Est, on peut percevoir le gigantisme, le caractère utopique d’Astana, capitale du Kazakhstan.
C’est un voyage, mais aussi une réflexion sur le regard, la perception, et la façon de rendre compte de cela en images. Par exemple, on retrouve ici une œuvre de Stéphane Couturier faisant partie de l’exposition qui a eu lieu au Bal « S’il y’a lieu je pars avec vous », une tentative de mise en image du déplacement sur les autoroutes.
Bref, en un mot, une exposition à voir, à deux titres, d’une part pour ce qui est présenté, d’autre part pour le cadre.
http://chamarande.essonne.fr/paysages-urbains-reve-realite-2015-2016/
Yann D