Pourquoi analyser les photos des autres fait progresser ?
Tous les jours, il y a 300 millions de photos postĂ©es sur Facebook et 70 millions sur instagram. PrĂȘter attention au travail des autres est pourtant un excellent moyen de mĂ»rir sa propre dĂ©marche photographique. La critique et l’analyse d’une image fait progresser le photographe et la personne qui regarde. Souligner les points forts et les dĂ©fauts d’une image fait progresser les deux.
La Lecture d’images
Pour progresser chaque photographe doit prendre du temps pour comprendre pourquoi il aime ou n’aime pas telle ou telle photo plutĂŽt que de savoir oĂč a Ă©tĂ© prise une photo ou avec quel matĂ©riel. Il est important de voir et analyser un maximum de photos pour progresser dans son expression. Voir des expositions, lire des livres photos et voir des photos est important pour tous les photographes.
Attention Ă l’effet fan-club et aux rĂ©seaux sociaux pour savoir si une photo est intĂ©ressante
Il est courant d’entendre “ma photo a eu x “like” sur Facebook mais elle ne plait pas quand je la prĂ©sente”. Pour recevoir des “like” sur les rĂ©seaux sociaux, il faut en distribuer. Il est plus facile dâavoir un syndrome rĂ©current du canal carpien que d’avoir un vrai avis pertinent. Il s’agit plus d’un Ă©change de politesse qu’une vraie critique permettant de progresser. Un smiley ne permet pas de progresser.
Quâest-ce que je vois ?
Quel est le sujet ? Comment est-il mis en valeur ? Pour rĂ©pondre Ă ces interrogations, le regard se promĂšne dans lâimage. Il en analyse les dĂ©tails puis, avec un peu dâhabitude, suit les lignes directrices, dĂ©code les jeux de lumiĂšre, apprĂ©cie les contrastes et la rĂ©partition des couleurs. Les Ă©lĂ©ments du dĂ©cor, mĂȘme sâils sont flous, aident Ă contextualiser factuellement la scĂšne. Le hors-cadre ne doit pas entrer en jeu et c’est lĂ que l’approche est diffĂ©rente avec l’auteur de la photo. Il ne peut analyser que les Ă©lĂ©ments prĂ©sents dans l’image. Il ne connait pas ce qu’il y a eu avant ni aprĂšs la photo. Il n’a pas non plus la mĂȘme attache Ă©motionnelle Ă l’image.
Quâest-ce que jâimagine ?
Au-delĂ de sa rĂ©alitĂ©, une photographie peut dĂ©gager une Ă©motion, raconter une histoire ou au contraire, rester muette. Ce qui rend le commentaire subjectif intĂ©ressant, câest quâil est par essence partial. Il enrichit lâimage de mille et une interprĂ©tations singuliĂšres, Ă lâinverse de lâanalyse descriptive qui ne peut que converger vers ce que montre la photo et rien de plus. Une image peut faire resurgir Ă un spectateur des Ă©motions ou rappeler une autre image, une peinture, un texte ou une autre oeuvre. Cette partie est propre Ă chaque personne qui regarde la photo. Elle peut ĂȘtre diffĂ©rente de ce que l’auteur a voulu exprimer.
Quâest-ce que jâen pense ?
Câest lâheure du bilan. Inutile dâessayer de se mettre dans la peau de lâauteur de la photo. En lâabsence dâindications de sa part, ce quâil a voulu montrer et la rĂ©ussite de son intention ne seront jamais que pures conjectures. Ce qui nous est intĂ©ressant, câest de savoir sâil a rĂ©ussi Ă faire passer « quelque chose », mĂȘme si sans le vouloir. Le but est alors d’en tirer les conclusions pour Ă©mettre une critique sur l’image prĂ©sentĂ©e. Les critiques peuvent ĂȘtre techniques (angle de prise de vue, cadrage, traitement etc) comme plus artistiques ou Ă©motionnelles. Il n’y a pas de mauvais avis si la critique n’est pas acerbe mais positive.
Conclusions
La lecture, l’analyse et la critique de l’image est positif Ă la fois pour le photographe et pour le spectateur. Elle permet Ă un de recevoir un avis sur son travail et de connaitre ce que ressent le spectateur. Elle permet Ă l’autre de corriger des Ă©lĂ©ments et d’en prendre en compte d’autres lors de ses prises de vue.